Ernest MURA (1882-1914)

Né le 21 novembre 1882 à Saint Amarin (68). troisième enfant de Joseph MURA, employé de fabrique, et Marie-Philomène SCHULTZ. Décédé le 13 août 1914 à Montreux-Jeune (68).

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Notes :

  • Quitte l’Alsace en 1901 avec sa famille pour s’installer à Belfort. Mobilisé dans le 255e régiment d’infanterie. « Mort pour la France » le 13 août 1914 à Montreux-Jeune ; tué à l’ennemi.
  • Récit de la bataille de Montreux-Jeune.
    …/ Le 13 août, cependant, le temps n’est plus à l’attente. C’est en effet en ce jour qu’a lieu ce que le général Thévenet a qualifié de « seule offensive sérieuse contre la Place de Belfort », à savoir une violente attaque allemand contre la 57e Division sur le front Montreux-Jeune – Chavannes-sur-Etang, avec un effort principal contre la 113e Brigade (235″, 242e et 260e Régiments d’infanterie), à la droite de la division. Cette journée de combats, à laquelle reste associée la défense du Moulin de la Gaille et de Montreux-Jeune par les troupes françaises, avant leur repli sur Montreux-Vieux, est décrite en des termes peu équivoques par Pierre Jaminet, qui note dans son carnet :
    « 13 août. Infanterie occupe Montreux-Vieux et Jeune, un goupe au nord de Montreux-Vieux vers Chavannes-sur-Etang, 2e groupe Cunelières et Montreux-Château. A midi, 4 obus sont tirés sur Montreux-Vieux. A 3 heures, violent bombardement des Montreux-Vieux et Jeune. Violent combat, les Allemands s’emparent de Montreux-Jeune après débandade du 235e, surpris à 20 heures (200 tués, 200 blessés ; 1000 Allemands mis hors de combat), très éprouvé par l’artillerie et l’infanterie. Bombardement jusqu’à 19 heures, riposte vigoureuse de notre artillerie. Incendie de Montreux-Vieux et Jeune, mais l’infanterie (colonel Quais, 114e brigade) reste à Montreux-Vieux, dernier point d’Alsace. Cantonement à Cunelières après commencement de retraite sur Petit-Croix. 5 blessés au 2ème Groupe ; malgré que les Dragons signalent la retraite désordonnée des boches ».
    Si Pierre Jaminet ne voit et ne vit ces terribles scènes qu’avec le recul relatif de l’artilleur, la description de cet engagement par un fantassin tel que Pierre Chanlaine, sur la ligne de feu avec un régiment de la 57e division, laisse en revanche fort bien apparaître le dénuement de ces hommes devant la poussée et la puissance de feu allemandes :
    « Notre division, retranchée derrière le canal du Rhône au Rhin, avait été chargée le 13 août, d’empêcher l’ennemi de pénétrer en France. Nous étions décidés à faire crânement notre devoir. Les 77 éclataient, au-dessus de nous, à une cadence accélérée et nous contraignaient à rentrer la tête dans nos épaules. Quelques grosses marmittes, dont l’arrivée s’annonçait par un « glou-glou » impressionnant, éventraient des toitures, faisaient crouler des murs. Les balles de mitrailleuses sifflaient et claquaient. Nous avions l’impression d’être sous une douche d’acier, en plein jet ».
    Passée la première attaque sérieuse de l’ennemi, des éléments de la 57e Division de Réserve occupent dès le 14 août Montreux-Jeune abandonné par les Allemands. Débute alors, le lendemain, une assez longue période d’inaction …
    (Extrait de « Un artilleur en Haute-Alsace, Souvenirs photographiques de Pierre Jaminet, 1914-1916 » ; Thierry Ehret et Eric Mansuy, Société d’Histoire de Sundgau, 2003)